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 [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée...

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Arya Rodes

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MessageSujet: [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée...   [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée... Icon_minitimeLun 18 Aoû 2008, 15:56

Chapitre I : Poursuite

La flèche l'avait touché au mollet. Il tomba après avoir crié de douleur.

- Quel est son nom ?!
- J'ai juré de ne pas le dire !
- Je te le dis une dernière fois ; dis-moi son nom et je ne te tuerai pas !

L'apprenti nécromant cracha au visage d'Arya Rodes. C'était de la provocation ! Et c'en serait fini de lui... Elle prit le couteau qui était attaché à la taille du jeune homme. Celui-ci ne se débattait pas, il souriait même en regardant son assassin brandir l'arme qui lui arracherait la vie. Le couteau transperça sa poitrine. Puis, plus rien. Arya resta quelques minutes près de lui, agenouillée. Elle n'aimait pas voler des vies. Quand elle le faisait, c'était pour assurer d'abord sa survie. La loi du plus fort... Même chez les humains cette loi existait !

Après ces quelques minutes de silence, elle déposa le couteau imbibé de sang près de son propriétaire et elle partit de la jungle. Elle avait traqué cet homme depuis quelques semaines. Il se nommait Eltanor. C'était son mentor, Kylan Vantorinen qui l'avait chargé de ce "petit travail", car Eltanor servait un nécromant réputé en Kryte. C'était cette personne là qui l'intéressait. Kylan avait enseigné à Arya la magie depuis peu. Il lui avait donné l'ordre de tuer ce nécromant sous prétexte que sa magie grandirait parce que cet homme détenait le pouvoir de la Chair Putréfiée. La jeune rôdeuse ne savait pas ce que cela signifiait ni ce que ce pouvoir lui apporterait mais elle obéit. Elle avait l'habitude de ne plus contredire les ordres de son professeur parce qu'au final, elle voyait toujours qu'il avait raison. De plus, grâce à lui, elle avait appris à manier l'arc et au bout de quelques mois d'entraînements intensifs, à tirer avec une remarquable précision. Tout ça s'était passé à Elona...

Et maintenant, elle est en Tyrie, dans la jungle de Maguuma ! Tout un voyage au bord d'un bâteau. Heureusement, il n'y avait eu aucun incident. La première fois qu'elle avait voyagé aussi loin... Elle qui souhaitait juste vivre comme avant, avec ses parents à Istan ! Mais ils étaient morts à cause d'une invasion corsaire. Depuis, Arya Rodes - seule descendante des Rodes avec son cousin Seril - avait rencontré des gens... Certains avec qui elle gardait encore contact, d'autres qui s'étaient volatilisés.
Dès à présent, elle ne repensait plus à tout ça. Elle avait changé depuis qu'elle était au Domaine de Buntan où on enseigne aux apprentis la voie du Rôdeur.

Elle retourna au Cromlech de Denravi. Elle ne connaissait personne mais ça n'avait aucune importance pour elle. Elle avait appris à se méfier de tout le monde. C'est en gagnant la confiance d'une personne qu'il est plus facile de lui planter un couteau dans le dos... Arya remit quelques pièces d'or à un marchand en échange de nouveaux vêtements ; les siens étaient poisseux. Elle avait repéré les environs il y a quelques jours et avait déniché une source pas trop loin d'ici. Elle en profita pour se baigner après avoir parcouru pendant deux jours la jungle et cette chaleur suffocante...

Elle se détendit dans l'eau. Ca faisait trois jours qu'elle devait se priver d'un moment de repos puisqu'elle devait suivre Eltanor et maintenant, elle pouvait se relaxer. Elle nagea un peu, mit sa tête sous l'eau ; la jeune femme redécouvrait les joies de l'eau comme un enfant ! Elle sonda les environs à la recherche d'un quelconque danger. Si un monstre l'attaquait, elle était prête à le recevoir comme il le fallait, son arc et son carquois étant au bord de l'eau.

Elle entendit un rugissement non loin de là, dans les buissons mais elle se rassura tout de suite. Ce cri là lui était familier, c'était celui de son compagnon de toujours, Lumi, un beau tigre blanc aux yeux bleus profonds. Elle l'avait connu au Domaine de Buntan. Buntan lui avait expliqué qu'un Rôdeur s'attachait à un animal à un moment de sa vie pour ne former qu'un. Il existait un lien spirituel entre eux. C'était ainsi pour chaque rôdeur. Quelle magnifique voie qu'ils arpentaient !

Lumi n'entra pas dans l'eau. Il était près du bord, couché, attendant patiemment sa maîtresse et osant parfois introduire sa langue dans l'eau pour s'abreuver.
Arya sortit et se sécha naturellement. Il faisait chaud et le soleil tapait fort. Eltanor était mort, elle devait penser à une autre cible. Une autre victime. Une autre odyssée. Qui lui avouera enfin le nom de leur idole ? Ce n'était juste qu'un nom, après tout. Elle avait suivi un autre adepte avant Eltanor. En vain. Il avait subi le même sort... Arya fixa Lumi, toujours couché et paisible. Elle s'approcha de lui et caressa son doux pelage. Il ne tarda pas à ronronner de plaisir.

- Mon ami, il faudra dénicher un autre apprenti nécromant. Encore une fois, je ne pourrai pas te voir pendant la journée, seulement à la tombée de la nuit. M'as-tu compris ?

Arya posa un baiser sur la tête de l'animal. En effet, depuis qu'elle était chargée de cette mission, Lumi ne pouvait plus l'accompagner partout. C'est assez rare de trouver un tigre en ville et il risquait d'effrayer la proie humaine avec sa taille imposante. Il se frotta à elle comme s'il avait besoin d'amour avant qu'elle ne reparte. Ce soir-là, elle ne mangea pas et s'endormit près de son compagnon.

Le lendemain matin était calme. Paisible. Ordinaire. Arya s'était réveillée de bonne heure. Après avoir longuement baillé, elle s'habilla et pria. La prière était devenu un rituel pour elle. Elle priait chaque matin les dieux, surtout Melandru. "En chaque rôdeur nous trouvons une part de Mélandru", disait-elle. Elle se souvenait parfaitement des Ecrits de Melandru. Ces textes qui selon la rumeur, seraient écrits par la déesse elle-même, étaient contenus dans un livre auquel seuls les érudits ont accès. On retrouvait aussi parfois certains écrits sur des statues, érigées dans toute la Tyrie par les anciens. Kylan avait connu dans sa jeunesse un fils d'érudit qui avait une fois pris ce gros manuel en cachette. Son père ne l'a jamais su. Kylan s'en souvenait parfaitement et l'avait récité à haute voix sans aucune hésitation devant son apprentie. Arya avait été stupéfaite sur le coup.

- Pourquoi ne l'aviez-vous pas recopié ? Vous avez tout appris par coeur ?! lui avait-elle rétorqué, à ce moment-là.
- Pour entraîner ta mémoire, jeune rôdeuse. Sinon celle-ci se rouillera et tu n'utiliseras plus beaucoup ton cerveau. Bref, tu deviendras paresseuse.
- Mais... ça a dû être long !
- Je n'étais pas pressé. D'ailleurs, tu apprendras les écrits aussi. Je te les répéterai autant de fois que tu veux jusqu'à ce que tu les retiennes.
- Quoi ?! C'est de la folie !
- Non, je suis sérieux. Tu le feras, jeune rôdeuse. Ou alors, me suis-je trompé en pensant avoir trouvé une apprentie avide de savoir ?

A cette époque, elle n'avait pas compris à quoi tout cela lui servait. Kylan lui avait dit qu'elle comprendrait quand elle aura grandi. Et maintenant, elle avait trouvé. C'étaient des leçons morales qui lui étaient très utiles.

"Ainsi furent ses paroles. Des membres de chaque humain sortirent alors des branches et leur sang se transforma en sève. C'est ainsi qu'Ewan et sa tribu furent transformés et devinrent les gardiens de la nature."

C'est sur ces dernières paroles que la prière fut achevée. Arya prit son arc, ses flèches et son petit sac en bandoulière. Sa prochaine cible serait soit Leskeriel, Alaya, Dempsey ou Elbeneth. Il y en avait sûrement d'autres. La guilde était immense et on pouvait se retrouver à côté d'un membre de La Confrérie Du Sang partout. Elle savait qu'ils rejoindraient leur maître bientôt. Le jour du passage de statut de débutant à nécromant, tout simplement. Et ce jour-là est dans deux mois, jour pour jour. Elle ne devait plus traîner donc...

Lors de cette cérémonie, les nouveaux passaient une série de tests. Des tests qui, selon Kylan, étaient absolument horribles. Les nécromants n'avaient pas bonne réputation dans le monde, ne sachant pas vraiment ce qu'ils manigançaient, les gens les craignaient et essayaient de se tenir à l'écart d'eux. Mais la guilde grandissant de plus en plus et ayant de l'influence en Kryte, les gens commençaient à les regarder différemment. La Kryte avait été assiégée pendant un temps par des morts-vivants, les habitants avaient contacté les experts en la matière, à savoir, les nécromants. Depuis qu'ils les ont débarrassé de ce fléau, les Krytiens leur étaient reconnaissants. C'est pourquoi, c'est dans cette région de la Tyrie qu'on rencontrait le plus de nécromants. Et c'est sûrement là-bas que réside Alaya...

La cible était choisie. Arya retourna dans la jungle pour chercher une plante qui l'aiderait à concocter un poison... La cible était choisie. Si elle ne voudrait pas délivrer l'information si importante et si précieuse pour la rôdeuse, son enfer débuterait...
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MessageSujet: Re: [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée...   [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée... Icon_minitimeMer 20 Aoû 2008, 00:19

Chapitre II : En route vers la capitale de la Kryte

Arya acheta quelques provisions avant son long trajet jusqu'à l'Arche du Lion. Capitale de la Kryte, c'était là-bas qu'on pouvait trouver le plus d'informations ; des rumeurs circulaient dans toutes les rues marchandes et, dans les tavernes, les hommes, une fois ivres se montraient plus... coopératifs.

Elle passa devant une écurie. Une idée jaillit dans sa tête. A cheval, le voyage mettrait moins longtemps... Ne voyant personne, elle s'approcha des bêtes. Il y avait quatre canassons attachés à un piquet. Elle défit le nœud qui les attachait, monta sur un des chevaux et galopa directement ; un homme avait crié et tentait de la poursuivre.

- Au voleur ! Au voleur ! Mes chevaux !

L'homme - sûrement le propriétaire - était vieux, ses cheveux commençaient à virer au gris. Il agita son poing furieusement et essaya de rattraper la fugueuse. Malheureusement pour lui, il était bien trop lent par rapport à l'animal lancé au galop. De plus, les trois autres chevaux couraient dans tous les sens à cause de la soudaine agitation. Certaines personnes avaient même failli être piétinées par leurs gros sabots.

Pendant ce temps, Arya était toujours sur son destrier, au galop. Elle le fit ralentir un peu pour ne pas l'épuiser trop vite. Ils étaient déjà loin maintenant des Provinces Fluviales. Elle pouvait lui permettre un moment de récupération après ces efforts.

- Désolée de t'avoir fatigué, d'autant plus que tu revenais peut-être d'une balade... Il te faut un nom... (Elle réfléchit) Que dis-tu de Hevonen ?

Le cheval hennit. Arya sourit, c'était sûrement une approbation. Elle profita qu'Hevonen soit au pas pour détecter des monstres. Elle ne sentit rien hormis les bruits des oiseaux et des petits rongeurs. Quand on s'éloignait des routes qui reliaient les villes, il était courant de rencontrer des monstres. Dans la jungle, elle avait croisé plusieurs trolls. Parfois, il y avait des groupes d'humains mais elle les fuyait. Elle était en infériorité numérique et ne tenait pas spécialement à faire couler du sang, humain, inutilement. Elle essaierait de faire pareil pour Alaya. Kylan lui avait enseigné que les discours étaient de temps en temps plus efficaces qu'un affrontement de magie et d'acier. Il lui disait que suivant la situation, il fallait savoir se servir des gens pour arriver à son objectif. Arya opta pour cette solution. Dès qu'elle trouverait Alaya, elle essaierait de s'en faire une amie jusqu'à ce qu'elle lui dise ce qu'elle désire !

Ils traversèrent ainsi toute la région du Lac des Serpents jumeaux, des Larmes des Déchus et des Landes de Tarmak. Deux semaines et demie s'étaient écoulées. Le reste du voyage ne devait plus être très long. Ils avaient en effet perdu beaucoup de temps à cause des grandes montagnes qu'ils devaient sillonner, seul chemin possible pour passer des Provinces Fluviales à l'Arche du Lion.

Au Rideau Noir, c'était un peu plus compliqué... Ils subirent plusieurs raids de morts-vivants. Arya les cribla de flèches empoisonnées. Elle constata rapidement que le poison n'avait aucun effet sur eux. Elle ne gaspilla plus davantage sa réserve de poison et décocha simplement des flèches "normales". Sans poison mais pourtant non dépourvu de souffrance.
Elle sentit une goutte de sueur à son front. C'était la première fois qu'elle affrontait des morts-vivants. Elle resta ébahie devant leur faible résistance. Si d'autres venaient sur son chemin, ce ne serait pas trop difficile de les tuer. Leurs cadavres disparurent très rapidement dans le sol. On aurait dit que Grenth était venu les chercher et les aspirait dans la terre.

Après deux semaines, Arya arriva enfin à l'Arche du Lion. Il y avait une énorme cacophonie dans la capitale qui l'avait très vite énervé. Elle était déjà épuisée et en plus de ça, les marchands beuglaient le nom de leurs produits et leurs qualités. Chacun allait jusqu'à harceler les passants pour que ceux-ci viennent acheter chez eux toutes sortes de choses ; bourses, clés, matériaux d'artisanat, pierres précieuses, teintures, nourritures, boissons, vêtements, bétail, etc. D'autres, des pauvres sans doute, jouaient de la musique en pleine rue, espérant recevoir des pièces d'or d'âmes charitables.

- Bonjour, puis-je vous poser quelques questions ? demanda Arya à un marchand un peu plus silencieux que ses confrères.
- Oui, bien sûr Ma Demoiselle.
- Eh bien... J'aimerai savoir où sont généralement les membres de la guilde de la Confrérie du Sang. Je dois parler à Alaya, peut-être est-ce une de vos connaissances ? Ensuite, j'aimerai trouver un endroit où loger et où placer mon cheval, Hevonen.
- Ôh, la Confrérie du Sang... Ils aiment beaucoup la taverne qui est ici, un peu plus loin à droite. Je ne connais pas la personne que vous cherchez mais je suis prêt à mettre ma main à couper que vous la trouverez là-bas ! Cette taverne, comme la plupart des autres tavernes, fait aussi office d'auberge. Mais beaucoup de gens n'aiment pas l'endroit, ils disent que c'est sale et que les lits ne sont pas du tout confortables ! Par contre, c'est là-bas le moins cher... Pour votre cheval, j'ai un ami qui est palefrenier. Il pourra vous le garder. D'autres questions, Ma Demoiselle ?
- Non, merci pour vos informations !

Arya donna une pièce d'or au marchand qui n'oublia pas de lui sourire en retour et elle lui donna son cheval.

- Dites à votre ami de prendre soin de mon compagnon.

Elle s'éloigna du marchand et dénicha la taverne de la Confrérie du Sang. "Au port d'Alessio" était écrit au-dessus de la porte, gravé dans un panneau en bois. La porte était ouverte et on sentait déjà de dehors l'odeur de l'alcool mêlé à la transpiration et de la fumée. Charmant... Typique des tavernes...

- Que veux-tu ? disait l'aubergiste d'une voix austère, en essuyant un verre derrière le comptoir.
- Juste... une... chambre s'il vous plaît.

Arya avait un peu de mal à parler, tous les regards étaient rivés sur elle. Les soûlards la regardaient de bas en haut et de haut en bas. L'aubergiste soupira et lui rendit des clés après qu'elle eût donné sa monnaie. Elle était bientôt à court d'argent. La rôdeuse avait volé un cheval et les bourses remplies d'or de ses victimes mais ça n'avait pas suffi. Elle devrait continuer le vol, bien que cet acte ne l'enthousiasmait pas. L'aubergiste, un petit gros moustachu, lui indiqua sa chambre. Arya pénétra dans sa chambre. Elle n'était pourvue que du strict nécessaire ; un lit, une fenêtre et des sanitaires. Pas de table en bois pour déposer ses affaires. Ni de tentures à la fenêtre pour obtenir plus d'obscurité la nuit.

Elle se laissa tomber dans le lit. Grave erreur. Il n'était pas confortable du tout et elle se cogna la tête. Elle lança des injures. Elle pensait à Lumi... Il lui manquait beaucoup. Arya n'avait jamais connu l'amour et elle ne savait pas ce que cela procurait comme sensations. Elle doutait qu'un sentiment puisse être plus puissant que celui qui la relie au félin. Lorsqu'elle était encore à Elona, au Domaine de Buntan, sa meilleure amie, Ambre Loristein, avait aussi obtenu le lien qui rattachait un rôdeur à un animal et pourtant, on la voyait souvent dans les bras d'un homme. Et souvent un homme différent. Elle répondait à Arya Rodes qu'il fallait savoir profiter de la vie et de ses plaisirs. Surtout avant le mariage ! Elle lui disait que le mariage n'était qu'une entrave à la liberté des gens. A cause de cet acte d' union, il fallait consacrer sa vie à une seule personne. La jeune rôdeuse avait haussé des épaules, à ce moment-là. Elle ne comprendrait toujours pas la vision des choses de son amie ! En même temps, Arya ne savait pas quelle était sa propre vision des choses étant donné qu'elle n'avait jamais connu l'amour pour une personne du sexe opposé. Elle connaissait l'amour... pour Lumi. Et c'était tout. Cette situation lui convenait d'ailleurs très bien, alors, pourquoi la changer ?

Elle décida de faire une petite sieste dans sa modeste chambre... Elle espéra que cette situation n'allait pas durer très longtemps, elle n'appréciait pas beaucoup l'antipathie du petit gros. Oui, c'est comme ça qu'elle le nommerait ! Petit Gros. Pas devant lui, bien sûr... C'était une façon à elle de se venger de la façon dont il lui avait parlé et regardé.

En descendant, Arya percuta un jeune homme. Il était sûrement saoul car il avait une citrouille sur la tête.

- Faites attention mam'zelle ! s'écria le type.
- Euh, oui, désolée... Elle fait mal votre... citrouille !
- Héhé, ben figurez-vous que moi, je n'ai rien senti ! Cette citrouille m'a été offerte par Dépine, le roi dément ! Oh oui, c't'un copain à moi lui ! J'vous garantis que ce cadeau est une vraie protection contre les monstres ! (Il tapota sa tête) Et les hommes aussi...
- Dépine ? Je ne le connais pas...
- Quoi ?! Une personne qui ne connait pas Dépine ?! Il vient une fois chaque année à l'Arche du Lion pour jouer des farces aux habitants. Beaucoup ne l'aiment plus parce qu'il fait des blagues pas marrantes et qu'il est le seul à en rire. Enfin, moi j'en ris aussi ! Rire, c'est bon pour la santé mam'zelle !
- Je... Et vous... laissez cette... chose tout le temps sur votre tête ?
- Affirmatif. Tu peux me tutoyer mam'zelle ! Moi, c'est Malekith Naggarond, prêt à venir au secours de jeunes femmes en détresse !
- (Arya sourit, elle se demandait comment un homme aussi bavard que lui pouvait se protéger et secourir les autres... Tout ça était simplement du blabla pour impressionner la galerie, pensait-elle). Je m'appelle Arya. Arya Rodes.
- Joli prénom, Arya ! Eh bien à la revoyure mam'zelle ! (Il fit une révérence)

Elle s'était trompé. Il n'avait jamais eu aucune hésitation en lui parlant. Il marchait correctement, ne déambulait pas en zigzaguant dans le couloir. Il était donc dans son état normal. Qu'est-ce que ça donnerait s'il se mettait à boire ? Elle ne préféra pas imaginer...

Le lendemain, elle resta une bonne partie de la journée à la taverne afin d'écouter les différentes conversations des gens. Elle entendrait bien une personne qui parlerait d'Alaya. Mais alors qu'elle jouait l'espionne, Malekith entra, commanda une chope de bière et vint s'asseoir près d'elle.

- C'est pas courant une personne qui reste assise et qui ne commande pas de verre dans un bar ! J'te commande quelque chose ? Une bière ? Allez ! Je suis sûr que tu aimeras les bières de la Kryte ! Ce sont les meilleures !
- Commande-moi une bière si ça te fait plaisir...
- Ohlala, mais quel enthousiasme !

Pendant une bonne demie-heure, Malekith lui parlait des brasseries et comment on fabriquait les alcools. A cause de lui, elle ne pouvait plus mener à bien sa mission. La salle était remplie de six membres de la guilde et elle n'avait toujours pas entendu le nom d'Alaya. En même temps, si cette guilde était importante, pourquoi parleraient-ils d'une simple apprentie ? Il se rendit compte qu'elle ne l'écoutait plus. Il prit sa main et lui fit signe de le suivre. Ils sortirent dehors, dans l'Arche du Lion. Ils marchèrent pendant une bonne heure, en dehors de la ville. Une bonne heure silencieuse. Ils étaient tout deux dans leur mutisme. Pourquoi briser ce calme sacré ?

Ils arrivèrent près d'une somptueuse plage. Des falaises les entouraient. Les vagues, chaque fois qu'elles percutaient les rochers, semblaient repartir pour revenir à l'assaut, inlassablement. Le jeune homme enleva sa citrouille et la déposa dans le sable. Il s'agenouilla et par le regard, demanda à sa compagne de faire pareil. Toujours dans le silence. Et cette tranquillité avait duré dix minutes. Il avait osé parler, très doucement.

- Arya, dis-moi la vérité. Que cherches-tu ici ? Tu n'es pas une personne ordinaire qui souhaite juste passer une nuit à l'auberge pendant son séjour à l'Arche. Tout à l'heure, je voyais bien que tu ne m'écoutais pas.
- C'est long à expliquer...
- Je ne suis pas pressé.

Exactement les mêmes paroles que son mentor lorsqu'elle lui avait demandé pourquoi celui-ci avait tout appris par cœur ! En même temps, cette phrase de cinq mots est utilisée partout, ce qui ne l'empêcha quand même pas de se poser des questions...

La rôdeuse acquiesça mais lui mentit en lui racontant son histoire - après tout, comment faire confiance à une personne connue seulement la veille ? - ; elle devait trouver Alaya, une adepte de la Confrérie du Sang, car cette dernière était la fille d'une amie à sa mère et qu'elle ne savait sûrement pas que le village de Chabek avait été envahi par les corsaires, pilleurs sans foi ni loi. Et que sa génitrice avait péri...

Ce n'était pas la vérité. Comment pouvait-elle dire qu'elle allait tuer des gens à un homme connu très récemment ? De plus, il était très attentif et semblait gober tous ses mensonges.

- Je connais Alaya.

Arya n'en revenait pas ! Elle était tombée sur une personne qui la connaissait ! Voilà quelque chose qui faciliterait sa tâche ! Elle devait dissimuler son excitation. Ce n'était pas un comportement qu'on adoptait lorsqu'on devait annoncer une mauvaise nouvelle à quelqu'un...

- Et où se trouve-t-elle ?
- Elle ira ce soir au port de l'Arche du Lion, à l'heure où la lune étincelle.
- Comment la connais-tu ?
- Ca ne regarde que moi. La seule question qui t'intéressait est "Où est-elle" et je t'ai répondu.
- Excuse-moi de ma curiosité...
- Avant de partir, je voudrai te montrer quelque chose... ou plutôt quelqu'un...
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MessageSujet: Re: [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée...   [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée... Icon_minitimeVen 22 Aoû 2008, 02:02

Chapitre II : En route vers la capitale de la Kryte (suite)

Un énorme oiseau noir surgit du ciel. Il battait des ailes à une vitesse folle. Sans aucun doute, ce devait être un animal puissant. Il atterit par terre, près des deux jeunes gens. Il était très grand ; il faisait trois têtes de plus que la rôdeuse. Ses yeux étaient d'une couleur vive. Rouge sang. Ses pattes colossales s'enfonçaient rapidement dans le sable et y laissait de profondes traces. Ensuite, il croassa.

Arya recula un peu. Si cet animal devenait hostile, il pouvait facilement la tuer avec ses serres et son bec pointu. Il ne lui inspirait pas confiance. Il la scrutait avec ses yeux menaçants depuis qu'il avait atterri sur la terre ferme. Soudain, un autre animal bondit de nulle part et s'était affiché devant l'énorme oiseau. C'était Lumi. Ses poils se hérissèrent et il dévoila ses crocs. Sentant la peur de sa maîtresse, il était venu à son secours, pensant que cette dernière était en danger. Il était plus petit que son adversaire mais n'en était pas moins redoutable.

- Je vois que tu as aussi le Eylan Don.
- Le Eyla quoi ?
- Le lien qui unit un humain à un animal. Rôdeuse... Je m'en doutais et c'est pour ça que je voulais que tu le rencontres. (Il désigna le gigantesque oiseau aux plumes sombres). Je te présente George. C'est un moa noir. Il vient de Cantha, un continent loin d'ici... Très loin... A l'est.
- Tu es... un rôdeur ?
- Oh... J'étais, plutôt. J'ai eu quelques misères dans ma vie. J'étais fauché pendant un long moment, alors je vendais mes services. Parfois je faisais des numéros avec George... Ces animaux-là sont plutôt rares en Kryte alors dès que les gens en voient un, ils sont stupéfaits. Puis, j'ai oublié mes soucis en sombrant dans l'alcool. Et oui, je ne suis plus un rôdeur. J'en suis indigne. Regarde ce que je suis devenu ! Maintenant, je remonte tout doucement la pente... Je n'ai même plus d'arc. J'aimais beaucoup mon arc recourbé. Il me reste juste mon compagnon George. Heureusement qu'il est là, lui !
- Je comprends. (Elle caressa le pelage de Lumi). Je l'aime mon tigre blanc. Et personne ne pourra me l'arracher !

Ils sourirent. Lumi, n'ayant plus aucune raison d'impressionner la grande bête, tenta une inspection de l'animal, le sentait et tournait autour pour finalement se coucher. Le moa restait immobile, tenus sur ses longues pattes. Comme à l'aller, Malekith et Arya retournèrent dans la grande ville dans le plus grand des silences. Cette fois-ci, accompagnés de George et Lumi.
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MessageSujet: Re: [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée...   [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée... Icon_minitimeVen 22 Aoû 2008, 02:03

Chapitre III : Alaya

Arya sursauta. Elle haletait. Son cœur battait la chamade. Elle était rentrée avec Malekith au "Port d'Alessio". Avant de partir pour rencontrer Alaya, elle s'était assoupie, dans sa chambre. Elle devait reprendre des forces si jamais la situation tournerait mal. Elle tremblait. Elle avait peur. Au fond d'elle-même, quelque chose lui disait qu'elle allait être en danger. Elle décida de sortir de sa chambre et de rester dehors, jusqu'à ce que l'heure du rendez-vous soit arrivé.

Il y avait beaucoup de monde ce soir-là dans la taverne. La salle était bondée. Elle zigzagua entre les tables. Les serveurs rapportaient les plats chauds et repartaient directement en cuisine. Ils avaient énormément de travail. Soudain, un homme attrapa le bras de la rôdeuse. Il était assis auprès de deux jeunes femmes et quatre autres mâles.

- Où vas-tu comme ça ma mignonne ? Reste près de moi...
- Non. Laissez-moi ! (Elle dégagea son bras de l'emprise de l'homme ivre).
- Ben dis donc ! (Il se leva). Vous avez vu ça ? Une catin qui ne veut pas de moi ! Je vais te montrer ce que je fais aux petites pestes comme toi qui ne veulent pas me satisfaire !

Une bagarre s'ensuivit. Ses réflexes étaient ralentis à cause de l'alcool. Arya profita de son état pour esquiver tous les coups. C'était tellement facile... Toutes les personnes les regardaient à présent. Certains essayaient de se mêler à la dispute tandis que les autres observaient silencieusement. La cohue aida Arya à s'enfuir discrètement de l'auberge. Elle se dirigea vers l'écurie où le palefrenier avait placé Hevonen. Il faisait nuit et personne ne pouvait y pénétrer. Pourtant, elle le fit. Elle enfreignit les règles. De toute façon, comme lui avait dit Kylan, les rôdeurs n'ont pas de règles, pas de chemins. Ils voyagent où ils veulent et respectent simplement les lois de la nature. Elle sauta au-dessus de la clôture. Une fois à l'intérieur, elle força la barrière afin qu'elle puisse passer avec son cheval dès que celui-ci serait libéré de sa "prison". Car oui, son compagnon était enfermé depuis deux jours dans cette écurie. Dans son box. Seul.

Quand Hevonen reconnut sa cavalière, il hennit. Il était content de la voir. Il voulait sûrement se dégourdir les pattes. Il en aurait l'occasion... La jeune femme flatta son encolure. Elle posa sa tête sur lui pendant quelques minutes. Après ce moment d'affection, elle lui mit une bride, le sortit de son box et accourut près de la clôture en bois.

L'animal l'aida à enfoncer complètement la barrière. Elle céda. Arya lui montra la direction à prendre. Il se mit au galop. Qu'est-ce que ça devait lui faire du bien d'enfin pouvoir galoper ! Ils arrivèrent près du port de l'Arche du Lion. La rôdeuse laissa le cheval au pas. Elle scruta la lune. Bientôt, on la verrait entièrement. Bientôt elle rencontrerait sa victime. Elle imagina un stratagème. Elle devait inspirer confiance à sa proie. Peut-être qu'Alaya ne lui poserait pas de problèmes et lui avouerait le nom du maître de la Confrérie du Sang. Problème... Oui ! Arya repensa à sa frayeur de tout à l'heure ! Danger... Elle ne pouvait plus revenir en arrière, à présent. Problème. Danger. Ces deux mots se répétèrent sans cesse dans sa tête. Ce n'était pas le moment de se laisser déconcentrer. Elle devait chasser toute crainte de son esprit. Elle ferma les yeux et essaya de faire le vide dans sa tête.

Soudain, elle entendit un bruit. Bruit de pas. Une personne arriva. C'était une femme vêtue d'une sublime robe blanche. Etait-ce Alaya ? Sûrement. La rôdeuse était étonnée des vêtements qu'elle portait. Elle avait des cheveux blonds bouclés. Quelque chose de divin émanait d'elle... Comment une femme aussi belle pouvait-elle être apprentie nécromante ? Elle la vit et lui sourit. Alaya s'approcha d'elle. Elle tenait quelque chose dans les mains. Un livre blanc.

- C'est une drôle d'heure pour une balade à cheval.
- C'est une drôle d'heure pour se promener.
- Oui, j'avoue... Qui êtes-vous ?
- Je me nomme Arya Rodes. Je dois vous parler. J'ai appris que vous suiviez la voie de la Nécromancie. Un ami à moi aimerait aussi être nécromant. Il aimerait connaître le nom de votre Maître.
- N'entre pas qui veut dans la guilde, chère Arya. Il devra passer une série de tests... Hum... pour voir s'il a vraiment le don.

Echec. Il fallait passer à l'autre méthode... Elle prit son poignard. Alaya l'avait vu, elle lui rendit un sourire. Ce n'était plus le même sourire qu'au début. Ses canines s'allongèrent. Ses iris changèrent de couleur. Ils virèrent au blanc, puis au rouge et enfin au vert. De la lumière verte jaillit de ses yeux. Elle lâcha son livre. Elle était en train de répéter l'incantation d'un sort dans une langue qu'Arya ne reconnut pas. Ses pieds décollèrent du sol. Dès qu'elle eut fini, des ombres noires sortirent de la terre et tournoyèrent autour d'Arya. Elles voulaient l'emprisonner ! Arya tenta de les poignarder. En vain. Elle essaya de les faire disparaître avec ses mains. Inutile également. Elles se rapprochèrent de plus en plus de la rôdeuse et la percutèrent. Elle gémit de douleur. Les spectres noirs disparurent. Alaya ricana. Ses canines étaient devenues longues à présent. Elle pouvait véritablement s'en servir comme arme. Alaya sortit un objet pointu de sa poche. C'étaient des dagues. Elle les enfonça dans le flanc d'Hevonen. L'animal sauta et fit tomber sa cavalière. Du sang gicla et tacha la belle robe immaculée de l'apprentie.

Elle avait mal partout tandis qu'Alaya n'avait aucune blessure. La rôdeuse essaya de se relever mais elle lui donna des coups de pied dans les côtes. Arya appela mentalement Lumi. Son aide lui serait précieuse contre cette femme !

- Tu vois Arya pourquoi je porte une robe blanche ? On voit mieux le sang de nos victimes. Notre Dieu, Grenth, adore ça ! Tu pensais vraiment me faire peur avec ton couteau ? Bah voyons ! (Elle releva Arya). Et ton sang, est-il bon ? Ou dois-je plutôt utiliser ton cadavre pour ranimer une horreur squelettique ?

Elle enfonça ses canines dans l'avant-bras d'Arya. La couleur de ses yeux changea et devint rouge. La rôdeuse cria ! Les canines s'enfonçaient dans sa peau. Elle devait se ressaisir ! Elle serait morte si elle continuait à se laisser battre par cette... chienne ! De sa main gauche, elle tenta de repousser la femme qui se régalait de son sang. Elle lui donna un coup de genou dans le ventre. Alaya dût remettre son repas à plus tard. Une tête de mort verte se marqua sur la peau de la rôdeuse avant de disparaître, là où la femme l'avait mordu.

Lumi bondit sur la femme désormais plaquée au sol. La longueur de ses canines diminua. Elle essaya d'invoquer quelque chose avec ses mains. Soudain, une étrange créature sortit du sol. C'était un squelette pourvu de chair par endroits. Il communiqua avec l'apprentie d'une voix rauque. Une flèche le fit taire à tout jamais. Et le renvoya dans l'Outremonde.

Arya s'approcha de Lumi. Elle chancelait. Elle saignait encore à son bras. Le peu de force qui lui restait, elle l'avait utilisé pour repousser la vampire et tuer son serviteur. Alaya aussi devait être vidée de son énergie.

- Quel est son nom ?!

L'habituelle question. Troisième fois. Troisième fois qu'elle la répétait. Troisième fois qu'il y aurait un mort ? Lumi appuya plus fort sur la poitrine de la jeune femme à la robe qui, quelques instants plus tôt, resplendissait pour sa pureté. Maintenant, elle ne ressemblait plus à rien avec toutes les traces de sang, d'herbe et de terre. Alaya étouffait mais réussit à répondre non sans difficultés.

- Il... s'appelle... Dosakaru... Dosakaru Toucher Ardent... Mais tu ne le trouveras pas... Il n'est plus ici...
- Où est-il ?! Réponds !
- Aux Iles de Feu... A un endroit que l'on nomme le Roc... Roc de la... Perdition... Tu as eu de la chance avec moi... Mais lui ne te laissera pas en vie... Il est trop puissant pour... une... rôdeuse...

Arya fit signe à Lumi de laisser Alaya. Avant de partir, Arya prit le livre de l'apprentie ainsi que ses dagues. Cela pourrait lui servir, à l'avenir... Elle devait retourner à pied jusqu'à l'auberge. Hevonen avait été gravement blessé, Arya lui avait écourté ses souffrances en le tuant d'une flèche. Ce soir serait la dernière nuit passée dans la capitale.

Alors que la rôdeuse s'éloignait et était désormais loin, Alaya commençait à pleurer. Elle s'avança près de l'eau. Elle était épuisée.

- Désolée ô Dosakaru, j'ai échoué... murmura-t-elle.

Elle fit une autre incantation. Elle plaça sa main près de son coeur et une lumière verte jaillit, grandissait et pénétrait dans son corps. Dans son coeur. Dans son âme. Puis, plus rien. Elle tomba dans l'eau. Elle s'était ôté la vie.
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MessageSujet: Re: [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée...   [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée... Icon_minitimeJeu 28 Aoû 2008, 18:16

Chapitre IV : Amour éperdu

Arya ne dormit pas à l'auberge ce soir-là. Ses vêtements étaient tâchés de sang. Elle était blessée. Tous des indices qui éveilleraient le doute chez ces habitants. La rôdeuse se mit en marche. Elle voulait passer la nuit sur la plage. Celle qui l'avait tant émerveillée. Celle où Malekith l'avait emmené. Malekith Naggarond. Qu'adviendrait-il de leur relation ? Le lendemain, elle partirait de l'Arche du Lion. Et lui ne saurait rien. C'était peut-être la meilleure solution.

Au fond, à quoi sert l'amitié ? Pourquoi s'attacher aux gens alors qu'à tout moment, ils peuvent nous être repris ? Même dans les amis, il y a des traîtres. Se méfier de tout le monde. Oui, voilà la clé. Il l'oublierait vite. Elle ne devait pas le revoir. Partir... Partir aux Iles de feu ! Au Roc de la Perdition ! La cérémonie des apprentis approchait à grand pas, elle ne devait pas perdre son temps inutilement. Ensuite, elle retournerait au Domaine de Buntan. Sa famille. Où elle reverrait Kylan. Arya l'appréciait beaucoup. Kylan Vantorinen était celui qui l'avait formé. Il lui avait tout appris. Elle ne pouvait que lui exprimer sa reconnaissance. C'était grâce à lui qu'elle était une rôdeuse et qu'elle s'aimait. Si ses parents vivaient encore, elle serait sans aucun doute une envoûteuse, comme eux.

Son cousin, Seril Rodes, habitait à l'Aube du Champion avec ses parents. Arya aimait beaucoup le voir également, ils avaient à peu près le même âge. Même adolescence. Cela faisait maintenant deux ans qu'elle ne l'avait plus vu. Qu'était-il, à l'heure actuelle ? Un beau jeune homme qui faisait craquer toutes les femmes ? Où vivait-il ? Quelle était sa profession ? Elle ne le saurait plus jamais. Comment retrouver une personne que l'on a plus vu depuis deux ans ? Et surtout, en période d'adolescence où les changements sont radicaux ?

Un jour, elle repartirait sur les routes, en Elona. Beaucoup de rôdeurs au Domaine avaient visité Vabbi et trouvaient cette région fantastique. Le paradis sur terre, selon certains dires ! Mais pour atteindre ce majestueux endroit, il fallait traverser la région de Kourna... Réputée dangereuse. Hostile. Ou bien, traverser le Désert de Cristal. Mais cette option-là ne la réjouissait guère. Il y avait beaucoup de morts-vivants, des géants ou des guivres. Arya n'avait jamais croisé de guivres. Elle avait simplement lu des descriptions de ces monstres dans des livres.

Arya se déshabilla pour laver ses vêtements dans l'eau. Au fur et à mesure que ses habits étaient sous l'eau, celle-ci commençait à changer de couleur et devenait celle du liquide vital pour tout mammifère. Lumi la contemplait à côté, en position assise. Il l'avait grandement aidé lors du combat contre l'apprentie. Apprentie, certes, mais qui possédait déjà de grandes connaissances en nécromancie. Du moins, c'est ce que la jeune femme pensait. Si ce n'était pas le cas, jusqu'où irait la puissance des adeptes des magies obscures ?
Elle ne pensa plus à tout ça et regarda l'endroit qu'elle jugeait paradisiaque. Havre de paix durant son séjour à l'Arche du Lion. Le bruit des vagues était mélodieux... Ses yeux se refermèrent... Elle s'endormit.


L'homme observait l'horizon. Il était furieux et essayait de se calmer en regardant la mer, elle aussi calme, sans bruits, sans vagues. Des flammes crépitaient du bout de ses doigts. Des mursaats essayaient d'envahir depuis peu le château Eylinna. C'était le prénom de son épouse, morte il y a maintenant six ans, à cause d'un drake, monstre à écailles, féroce. Les drakes étaient de géantes créatures qui contrôlaient la magie du feu et leurs yeux jaune vifs étaient impressionnants. Dosakaru pratiquait la magie noire depuis ce moment-là. Il voulait à tout prix ressusciter sa bien-aimée et apprit à contrôler ces pouvoirs dans de vieux grimoires trouvés à la grande bibliothèque de la Forge de Droknar, lieu de rassemblement de tous les nains. Mais Grenth avait décidé de garder Eylinna auprès de lui. Aucun sort de résurrection ne fonctionna. Le jeune homme qui était à cette époque reconverti récemment en nécromant tua le drake. Sans pitié, il lui fit une lente agonie. Pour se venger, il avait payé un envoûteur qui connaissait bien les péninsules afin qu'il neutralise le pouvoir du drake pendant que lui brandissait son couteau et entailla la créature de la tête jusqu'à la queue. Son sang avait coulé lentement mais le monstre gémissait. Il souffrait atrocement ! Et au plus il souffrait, au plus Dosakaru lui, était en extase... Il avait vengé sa femme et pas seulement : il avait découvert une autre part en lui, qui adorait la vue du sang... L'envoûteur avait fui en voyant l'étrange état du jeune homme. Fou de rage, Dosakaru le rattrapa à une vitesse affolante et l'égorgea également sur place. On eut dit qu'il était contrôlé par quelqu'un d'autre. Ses yeux avaient aussi changé de couleur. Ils étaient verts.

Quelques mois après ces événements, il avait créé une guilde dans le but de rassembler toutes les personnes qui, comme lui, voulaient se venger. Il raviva leur soif de vengeance et forma ses nouveaux disciples en machine à tuer. Tuer ceux qui leur avaient fait du mal... Et en même temps, ressentir l'immense plaisir que cette activité procurait. Oui, nécromant devait être reconnu officiellement. Aux yeux de tous. Torturer et tuer étaient des activités à part entière. Sa guilde avait pris de l'ampleur. Plus que ce que son créateur avait imaginé. Tant mieux. Maintenant, la Confrérie du Sang dirigeait la région de la Kryte.

Dosakaru venait d'apprendre la disparition de plusieurs apprentis. Il connaissait Alaya. Elle était la fille d'un ami à son père. La cadette. Alors qu'elle n'avait que quatre ans, il avait conseillé à ses parents de lui donner la charge de leur enfant pour la former nécromante. Elle était très douée. Et très belle aussi. Il venait d'apprendre par un émissaire qu'elle était à présent dans le royaume de Grenth. Des Krytiens avaient retrouvé son cadavre flottant sur l'eau, non loin des rochers.

- Tu ne devrais pas t'énerver comme ça... lui susurrait Mayla.
- Tu ne comprends rien ! Ces morts successives vont semer le doute dans la guilde ! Comment assurer la confiance à nos nouveaux apprentis ?!
- Calme-toi... Se mettre en colère n'arrangera rien !

Dosakaru fit signe à Mayla de s'éloigner. Mayla Dreighton était une ritualiste. Et depuis quelques mois, elle était au château au service de Dosakaru. Elle l'aidait à comprendre certaines de ses visions et à lire d'anciens grimoires. Elle était amoureuse du grand nécromant. Et il l'avait remarqué. Lui ne l'aimait pas. Seule Eylinna comptait à ses yeux. Elle était morte, mais avait eu une vengeance posthume. Pourtant son mari n'en resterait pas là. Il voulait conquérir la Tyrie entière en prenant son temps. A quoi servait-il d'être impatient ? Lorsque sa guilde serait immense, il aurait un pouvoir plus important que celui du Blanc Manteau et leurs idoles, les Mursaats... Ainsi que les nains. Il ne les appréciait guère. Ces petits êtres ne méritaient pas d'exister ! Ils n'étaient pas normaux... Ils vivaient avec un défaut : leur grandeur ! Un jour, un nain s'était moqué de lui. Furieux, il ordonna à ses officiers et à sa horde de nécromants de le capturer. De connaître où habitait sa famille. Quand ce fût fait, Dosakaru s'était occupé de l'effronté à sa manière. Il ne restait plus personne de la famille de ce nain.

- Hier soir, j'ai communié avec les esprits des défunts... Ils ont été tué par une femme... Une rôdeuse... Elle voulait absolument savoir où tu étais. Ils avaient décidé de ne rien dire pour vous, ô maître...
- Je leur en suis reconnaissant. Ils resteront à jamais des élèves admirables. Transmets-leur ce message quand tu reparleras avec les esprits. Qui est cette femme ? T'ont-ils fait une description ?
- Non... soupira Mayla. Dosakaru, j'en ai marre de cette situation ! Je t'aime ! Je ne peux plus supporter te voir sans pouvoir être dans tes bras, écouter tes mots doux... Laisse le passé là où il est ! Ta femme est morte ! Moi je t'aime ! Je peux combler tes désirs ! Je vais devenir folle...

Elle sanglota. Le maître de la guilde ne bougea pas. Il était figé. Immobilisé. Cette femme s'exprimait avec tant de sincérité.

- Va t'en, dit-il simplement.
- Quoi ?!
- Va t'en te dis-je. Tu dois m'obéir. Je suis le Maître.
- Mais, je ne comprends pas... Pourquoi m'infliges-tu ça ?!
- Tu te plains que la situation ne peut plus durer et maintenant tu te plains car j'ai trouvé une solution ! Si tu es loin de moi, tu ne m'aimeras plus. Va t'en avant que je m'énerve ! La seule femme que j'aime est Eylinna. Qu'elle soit morte ne change rien ! Ce n'est pas parce qu'une personne n'est plus vivante qu'on lui manque de respect ! Tu ne pourras jamais la remplacer ! Jamais combler mes désirs ! Jamais ! Tu m'entends ?! JAMAIS !
- Je ne peux pas partir ainsi... Ca me fait mal...
- Dégage salope ! hurla Dosakaru.

Il la prit par les poignets et la fit sortir brutalement de la pièce. Elle pleura davantage. Pourquoi les dieux s'acharnaient-ils sur elle ? Elle était rentrée au service du chef de la Confrérie du Sang il y a cinq mois précisément. Elle venait de Cantha où régnait désormais la peste. Elle l'avait fuie et s'était installé en Tyrie où un homme, grand avec des cheveux blonds longs et des yeux d'un bleu vif lui avait parlé. Il était musclé. Mayla avait été séduite et... hypnotisée par ses yeux. C'était Dosakaru. Depuis, elle travaillait pour lui. La voyant compétente, il l'avait installé dans sa propre demeure, le château Eylinna, où elle déchiffrait les prophéties et communiait avec les esprits. Pourquoi refusait-il systématiquement ses avances ? Elle n'était pourtant pas moche. Comment pouvait-on dévouer un tel amour pour une personne... défunte ? Elle ne comprenait pas. Maintenant, elle ne savait plus où aller. On venait la chasser de chez elle. De sa raison de vivre.

Des soldats lui rendirent ses affaires sans même la regarder. Elle était sûrement devenue la risée du palais ! Elle était si près de son bien-aimé mais venait de le perdre parce qu'elle avait osé dire ses sentiments face à cette situation ! Elle n'était plus qu'une bonne à rien. Il l'avait traité de salope. Elle se sentait blessée. Humiliée. La meilleure chose à faire était de mettre fin à ses jours. La vie ne lui avait jamais souri. D'abord, à cause de la peste qui transforma ses parents en affligés. Ils étaient hideux, repoussants, ignobles ! Et surtout, dangereux... C'étaient des soldats canthiens qui abattirent ses géniteurs. Devant ses yeux. Et là, l'homme qu'elle aimait l'avait repoussée ! Insultée !

Soudain, un flot de rage remplit son corps et son esprit. Comment pouvait-elle se laisser faire ?! Elle ne pouvait pas accepter cela ! Elle devait se venger ! L'homme qu'elle aimait plus que tout au monde était devenu son pire ennemi. Elle l'aimait, l'adorait même et le haïssait en même temps ! Elle le tuerait. Par amour. Par vengeance. Il rejoindrait son épouse. Mayla, elle, aurait au moins une satisfaction dans sa vie. Il fallait agir...


Dernière édition par Arya Rodes le Jeu 18 Sep 2008, 18:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée...   [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée... Icon_minitimeJeu 18 Sep 2008, 18:41

Chapitre V : Apparence trompeuse

"Ainsi furent ses paroles. Des membres de chaque humain sortirent alors des branches et leur sang se transforma en sève. C'est ainsi qu'Ewan et sa tribu furent transformés et devinrent les gardiens de la nature."

Malekith Naggarond termina la prière avec Arya. Elle était surprise de le revoir. Terrifiée. Que pensait-il d'elle ? Elle s'apprêtait à fuir l'Arche du Lion car si les habitants avaient trouvé le cadavre d'Alaya, ils mèneraient une enquête et le rôdeur irait peut-être délivrer le nom de la meurtrière... Mais non. Il n'avait rien dit. Il savait qu'il trouverait sa nouvelle amie à cet endroit. A cette plage.

- Je ne t'en veux pas que tu aies tué Alaya. N'essaie pas de me mentir, je sais que c'est toi qui a mis fin à ses jours. C'est évident. Elle avait beaucoup de succès au Port d'Alessio. Elle était aimable avec tout le monde. Une brave fille, vraiment ! Mais ce n'est pas pour autant qu'elle va me manquer. C'est peut-être difficile à comprendre mais je suis comme ça ! (Il lui fit un clin d'oeil). Il ne reste plus beaucoup de temps. Il faut aller à la Forge de Droknar. J'ai des amis nains là-bas. Etant donné que j'aime boire des bières, il est normal que je sois un ami des nains ! (Il s'esclaffa).
- Je ne connais pas cet endroit...

Tout à coup, un souvenir revint dans sa tête. Si, elle connaissait la Forge ! Kylan lui en avait parlé. Il venait de là. Ses parents habitaient près des nains. Mais Kylan n'aimait pas beaucoup parler de lui. La première fois qu'Arya lui avait demandé s'il avait de la famille, il s'était tendu et était devenu colérique. La jeune femme n'avait jamais compris pourquoi.

- C'est bizarre, Kylan vient de là.
- Comment le connais-tu ?!
- Tiens donc ! J'ai trouvé comment attirer ton attention ! lança-t-il d'un ton sarcastique.
- Ce n'est pas marrant, Malekith !
- Tu te déplaces comme lui, tu réagis comme lui, tu tires à l'arc comme lui... Décidément, tu es sa copie conforme version femme ! Je le connais de nom. Et beaucoup de mes amis de Droknar connaissent sa famille. Il paraît que c'est un très bon rôdeur mais pas du tout exemplaire en ce qui concerne le domaine de l'amour...

Malekith raconta l'histoire de la vie sentimentale de Kylan. Pour Arya, son mentor n'avait aucun défaut. C'était la perfection incarnée ! Et à mesure que son ami parlait, elle ne le reconnaissait plus. Kylan Vantorinen vivait dans une famille d'humains, pauvres, près de la Forge de Droknar. Son père aidait les nains à forger des armes ainsi qu'à travailler dans les mines de fer de Moladune, situées non loin de Droknar. Sa mère, quant à elle, restait auprès de ses enfants : Kylan et Askelia. Arya ne pensait déjà pas que Kylan avait une petite soeur ! Il n'y avait que trois ans de différence entre lui et sa soeur et ils étaient très proches. En effet, les amis de ces enfants étaient en majorité des nains, il n'y avait que très peu d'humains alors, ils aimaient se rassembler et jouaient entre personnes de même espèce, bien qu'ils n'éprouvaient aucune antipathie envers leurs camarades de petites tailles. Kylan avait eu un mentor aussi. Un vieux nain du nom de Brasër Veylen. Lui aussi avait eu un professeur ! C'était Brasër qui avait enseigné la voie du Rôdeur à Kylan.

Sa petite soeur, elle, avait reçu un don particulier depuis sa naissance mais qui s'était exprimé la toute première fois lorsqu'elle avait six ans, quand elle avait allumé un feu juste avec des flammes qui jaillissaient de sa main ! On l'avait nommé Alkuaine qui signifiait élément. Elle arrivait à contrôler les éléments ; le feu, l'eau, l'air et la terre. Un autre nain décida de prendre en charge cette petite qui présentait déjà des qualités exceptionnelles. C'était le frère de Brasër, Eyner.

Kylan avait voyagé avec sa soeur à Ascalon, ville prestigieuse. Ou du moins, avant l'attaque des Charrs qui réduisit toute cette région de Tyrie en cendres. Ceux qui avaient osé résister avaient péri. Ils ne restaient plus rien d'eux, à part peut-être de la poussière. Et encore. Les autres étaient gardés en esclaves dans les camps de ces monstres mais leur avenir était bien pire que celui destiné aux résistants. Des rumeurs couraient que les Charrs faisaient entrer des humains dans des arènes afin qu'ils affrontent des dévoreurs, gigantesques monstres carnivores qui pouvaient facilement détruire les remparts d'une ville en lançant leurs projectiles. Cependant, les survivants - ceux qui avaient fui ou s'étaient bien cachés -, avaient tenté de reconstruire la ville. De la faire renaître de ses cendres. Hélas, la beauté d'antan était à jamais perdue. La ville ne ressemblait plus à grand chose. Il restait encore des ruines.

Là-bas, Kylan avait fait la rencontre d'une jeune femme dont il était tombé amoureux. Peu de temps après, ceux-ci s'étaient mariés, se jurant fidélité et loyauté jusqu'à la mort. Ce que Kylan n'avait pas respecté. Quelques années plus tard, certainement à cause de la routine, Askelia et Kylan se rapprochaient de plus en plus l'un de l'autre. Au point de s'aimer ! Malheureusement, ils ne pouvaient pas montrer à tous leur relation. Que diraient leurs parents ? Leurs proches ? Il y avait eu un moment où tout ça avait fini par déborder. Comment pouvait-on être amoureux de quelqu'un sans que personne ne le voie ? Sans que personne ne le sache ? Quand l'épouse de Kylan l'avait su, celle-ci avait pris la décision de... se suicider. Après cette sombre affaire, c'était les parents qui avaient été au courant de l'histoire de leurs enfants ! Ils devaient fuir la Tyrie, à tout jamais !

- ... Mais Askelia n'était pas partie à Elona avec son frère. Trop de choses, trop de souvenirs étaient présents à Droknar. Le reste de sa famille aussi. Mais elle n'avait pas accepté le voyage de son frère bien-aimé et il paraît qu'elle avait juré de le tuer si elle le revoyait une fois encore dans sa vie. Kylan était devenu un banni de Droknar. Et un fils indigne des Vantorinen ! termina Malekith.
- Je ne pensais pas qu'il avait fait tout ça... prononça avec difficultés Arya, étonnée.
- Ben j'suppose que maintenant, il essaie de s'tenir tranquille le p'tit ! dit Malekith, en sortant de son sac une boisson alcoolisée.

A vrai dire, la rôdeuse était contente que son ami soit là. Qu'elle l'ait revu. Et après ce long récit, elle décida de tout lui avouer. Ses plans. Son but. Dosakaru. Chair Putréfiée.

- Mmmh... J'voulais aller à la Forge de Droknar avec toi pour t'faire goûter la bière des nains, qui est bien plus forte que celle que tu as bue au Port d'Alessio, hé ! Mais dans c'cas, nous irons là-bas pour trouver un bateau ! Nous pouvons bien sûr partir du port de l'Arche du Lion mais ce sont des navires de pêche en grande partie. En plus, après ton crime et vu l'nombre de nécromants qui y rôdent, vaut mieux fuir la capitale krytienne au plus vite !
- Merci, Malek...
- Héhé, tu veux un moyen de transport extraordinaire ? Attends, tu vas te souvenir de moi et de ce voyage toute ta vie !

Arya ne comprit pas directement la dernière phrase du jeune homme. C'est quand celui-ci appela George, le moa noir qui restait avec Malekith depuis le Eylan Don, le lien si étrange des rôdeurs avec les animaux, et un seul particulièrement, qu'elle venait de comprendre. Ils voleraient !

L'oiseau atterrit près d'elle. Il était toujours terrifiant. Toujours gigantesque. Toujours George, au final. Il baissa sa tête comme pour lui faire une révérence. Arya sourit et le prit dans ses bras. Ou du moins, essaya, car on aurait dit une petite fille tentant vainement d'enlacer son père qui était bien plus grand qu'elle.
Malekith termina sa bouteille remplie d'alcool - car il l'empestait - et aida Arya à monter sur George. Le rôdeur était habitué à voler dans les airs apparemment, car il montait très rapidement sur le dos de son familier. Même quand il était presque saoul !

- Allez mon ami *hips*, mon cher George, va chez Fronis ! *hups*

Le moa noir n'avait pas besoin de plus d'explications. Il s'envola directement.
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MessageSujet: Re: [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée...   [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée... Icon_minitimeSam 20 Sep 2008, 19:35

Chapitre VI : Bienvenue dans les Cimefroides

George battait des ailes très rapidement et avec une telle force ! Ils étaient arrivés à la Forge de Droknar le soir. Ils étaient partis aux petites heures du matin et étaient déjà à Droknar ! En moins d'un jour !Ces bêtes-là doivent sûrement être apprivoisées dans leurs terres d'origine, dans la forêt de Jade ! pensait Arya. Le voyage à pied aurait pris beaucoup plus de temps. Droknar, capitale des nains, était située dans les Cimefroides du Sud.Il fallait traverser la région montagneuse du Passage de Lornar jusqu'à atteindre la Pente du Talus. En résumé, un voyage long, fatiguant et périlleux. Beaucoup de monstres, chassés par les humains, se réfugiaient dans les montagnes et les vallées. Ceux-ci, comme par vengeance, se montraient tout à fait hostiles envers les humains qui avaient eu la folle idée de traverser ces zones des Cimefroides.

Arya frissonna. Il y avait un radical changement entre le climat de la Kryte où le soleil semblait ne jamais être absent et celui de Droknar, où tempêtes et gel étaient devenus des choses habituelles. Malekith sourit. Il fit signe à Arya de l'attendre pendant qu'il était parti régler une affaire avec un nain, selon ses dires. Pourquoi la laissait-il dehors alors qu'elle gèlerait sur place si elle ne se réchauffait pas aussi vite que possible ? Des flocons de neige se posèrent sur le nez à Arya. A cet instant, et avec ce contact glacial, elle se maudit d'avoir suivi le soûlard. Elle était habituée au climat chaud. A Istan, chez elle, il faisait chaud. Beaucoup plus qu'en Kryte. La mer avait un effet modérateur et permettait aux Istanis de profiter de la fraîcheur que leur apportait l'océan sans pour autant grelotter. Les températures trop élevées - Arya était tous les jours en sueur - de la jungle de Maguuma n'étaient rien comparé à cet endroit.

Malekith revint. Tout fier. Tout content. Il montra à Arya son nouvel achat : c'était une fourrure noire. Mais encore ? Elle la prit en mains et vit que... c'était un vêtement... pour elle ! Il venait de lui acheter une fourrure épaisse pour lutter contre le froid !

- Cette armure a été confectionné par des Norns, un peuple qui vit bien plus au nord d'ici, dans les terres lointaines de la Tyrie. Et elle est juste pour des rôdeurs. Ou plutôt rôdeuses, ce serait trop p'tit pour moi ! Et la coupe ne m'irait pas !

Arya restait ébahie. Il venait de dépenser son argent pour elle ! Et sûrement la totalité car la fourrure n'est pas un matériau d'artisanat si courant que ça ! C'était très gentil de sa part. Dès qu'elle trouverait un endroit pour se changer - et pas dehors ! , elle mettrait sa nouvelle armure, cadeau d'une personne à qui elle avait dans un premier temps décidé d'oublier ! Pour finir, cet ami lui avait été d'une très grande utilité et une complicité s'installait entre eux.

Elle suivit Malekith jusqu'à arriver devant une maison dont apparemment il connaissait ses habitants. Après leur long voyage dans les airs, un peu de repos leur ferait le plus grand bien. Si, bien sûr, ils pouvaient être hébergés. Quand la porte s'ouvrit, l'homme et le nain s'étreignirent et rentrèrent avec Arya. La maison était petite. Modeste. Elle était fabriquée en bois, comme toutes les autres. Dès qu'ils entrèrent dans la pièce principale, un bon feu brûlait dans la cheminée. La rôdeuse soupira de soulagement : enfin de la chaleur ! L'épouse du nain arriva et souhaita la bienvenue dans les Cimefroides à leurs hôtes. La famille Djeln connaissait bien Malekith car il avait connu le petit homme quelques années plus tôt, dans les Cimefroides du Nord, lors d'un voyage. La femme du nain, Reika, installa des paillasses sur le sol afin de laisser les deux chaises à leurs invités. Les Djeln étaient très pauvres. Seul le nain travaillait. Dans les mines... Il avait un salaire comparable à sa taille. Pourtant, ils n'avaient pas l'air de souffrir de leur misère. Ils gardaient un certain entrain. Une joie de vivre. C'est ce qui avait séduit le rôdeur : s'amuser en toute simplicité. Pendant qu'Arya se lavait dans une bassine d'eau bouillante dans une autre pièce, les deux hommes discutèrent entre eux :

- Qui est cette petite que tu nous ramènes, Naggarond ? Ta bien-aimée ? demandait Tcherk qui aimait bien taquiner Malekith en l'appelant par son nom de famille.
- Non non ! Elle était au Port d'Alessio et nous avons fait connaissance...
- Tu traînes encore là-bas ? C'est une auberge bourrée d'ivrognes ! Elle n'a pas été traumatisée par le nombre d'hommes grossiers ?
- Ivrogne, je le suis, Tcherk... Et non, elle n'a pas eu peur de ces hommes. Elle est... différente.
- Je pensais que tu buvais cinq ou six bières lors des événements spéciaux et pas plus ! Enfin bref. Pourquoi es-tu venu ?
- Nous devons partir pour les Iles de Feu.
- Que...?
- Je sais Tcherk, je sais. C'est dangereux. J'ai appris moi aussi la mauvaise nouvelle il y a quelques semaines... Mais Arya veut y aller pour... la Chair Putréfiée. Son précepteur est Kylan Vantorinen.
- Quoi ?! Ce traître ?! (Tcherk se calma). Changeons de sujet... Les mursaats ont attaqué la forteresse Eylinna depuis quelques semaines, comme tu l'as entendu. J'ai exploré le Donjon de Chef-Tonnerre avec Martelfer. D'ailleurs, il a été couronné roi par le Conseil des Nains. Je n'ai pas vu beaucoup de mursaats alors que normalement, il n'y a que ça à cet endroit-là ! Comprends-tu ? Ils se déplacent vers la forteresse Eylinna ! Tu le sais aussi bien que moi, ce sont des créatures redoutables pour les personnes, comme ton amie, qui n'ont jamais vu l'Ancien Prophète.
- Je le sais, oui. Et je lui ai donné une armure Norn qui lui assurera cette protection supplémentaire. Nous n'avons plus le temps de voyager pour trouver le Prophète. En plus, il est difficile à trouver par moments... Penses-tu que le Blanc-Manteau veut s'approprier la forteresse ?
- Non, à mon avis, le Blanc-Manteau veut le pouvoir que possède Dosakaru Toucher Ardent avec sa guilde. Ce sera bientôt la cérémonie des apprentis et je crois qu'ils en profiteront pour tenter d'affaiblir la Confrérie du Sang. Après tout, c'était eux, avec le confesseur Dorian en chef, qui gouvernaient la Kryte avant les nécromants. Ils veulent reprendre ce qui était à eux, c'est tout. En ce qui concerne les mursaats, je n'imagine même pas le nombre d'heures qu'ont passé ces fanatiques à prier leurs dieux invisibles pour qu'ils viennent à leur secours...

Arya mit fin à la conversation de Malekith Naggarond et Tcherk Djeln en arrivant dans la pièce en s'essuyant les cheveux. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était jamais autant relaxée ! Une bonne nuit de sommeil et elle serait apaisée, motivée pour les jours à venir, qui seront tous éprouvants, elle le savait. Le nain lui sourit et lui posa quelques questions sur son origine et son arrivée en Tyrie. Et aussi, indirectement, des nouvelles de celui qui avait commis un crime en aimant sa soeur. Pendant ce temps, c'était à Malekith de profiter d'une bonne eau chaude même si lui, préférait les boissons alcoolisées. Il était devenu un véritable ivrogne. Arya s'était juré intérieurement d'aider son ami lorsque sa mission serait finie. Il n'avait plus confiance en lui. Il affirmait qu'il n'était plus un rôdeur alors qu'il n'avait sûrement pas oublié ses réflexes de rôdeur.

Après quelques bavardages avec la rôdeuse, Tcherk lui montra sa chambre qui, comme le reste de la maison, était petite, simple, humble. Il y avait un lit et une chaise. C'était tout. De toute façon, Arya ne s'en étonnait pas et se réjouissait même d'avoir au moins un lit. D'autres personnes vivaient et dormaient dehors. C'était impossible, selon elle, par un temps si glacial ! Ensuite, elle aida la femme du nain, Reika, à préparer à manger. Ce soir, ils mangeraient un repas frugal : de la soupe et du pain. Elles bavardaient aussi ensemble, comme de véritables copines. Arya s'étonna de ne pas voir d'enfants et Reika lui avait répondu qu'elle était stérile. Arya se tut. Cela lui ferait sûrement de la peine si elle continuait à parler d'enfants, ce que toute femme espérait dans sa vie. Ou presque toutes. Ambre, sa meilleure amie qu'elle avait connue au Domaine de Buntan ne cherchait pas à devenir maman un jour ou l'autre. Elle préférait juste passer du bon temps avec les hommes. En même temps, c'était devenu un choix de vie, en étant rôdeuse. Il fallait sans cesse voyager. Sans cesse être en contact avec la nature. Sans cesse être nomade. Ce n'était pas une vie pour un enfant. Surtout si elle unissait sa vie avec celle d'un homme casanier.

Le repas était prêt. Reika déposa sur la table un panier avec quelques sortes différentes de pain tandis qu'Arya ramenait la soupière, ornée de simples motifs. Même si c'était peu, les deux jeunes gens n'avaient plus mangés depuis plus de dix heures. Depuis la Kryte. Le pain et la soupe les rassasièrent. Quand ils eurent fini de manger, Tcherk leur conseilla d'aller dormir très tôt. Malekith passa près d'Arya et lui souffla à l'oreille ; "Demain nous partirons très tôt et ce voyage ne sera pas de tout repos. Dors-bien...". Puis il partit. Il se dirigea vers sa chambre.
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Arya Rodes

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MessageSujet: Re: [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée...   [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée... Icon_minitimeDim 28 Sep 2008, 18:26

Chapitre VII : Yin Yang

- Dépêche-toi !

Malekith s'impatientait. D'abord, il avait très mal dormi, ensuite Arya ne s'était pas réveillée à temps et voilà qu'elle traînait à se préparer. Il était énervé et il ne se comprenait pas. Après tout, pourquoi s'acharnait-il à partir aux Iles de Feu ? Il y allait pour aider son amie bien qu'à ce moment-là, elle le mettait en colère.
Peut-être car il a soif d'aventures ? Peut-être pour découvrir ce que prépare le Blanc-Manteau ? Il ne savait quoi répondre mais une chose était certaine, quelque chose l'attirait à suivre la rôdeuse là-bas. Dans ce lieu dit maudit par la plupart des gens du continent.

Arya descendit et faillit manquer une marche de l'escalier. Elle s'était habillée à toute vitesse. Elle s'était endormie rapidement et son sommeil avait été trop... long. Le bateau qui devait les emmener aux îles partirait dans quelques minutes et ils n'étaient pas encore au Port de Droknar. Pour ne pas être en retard, ils devraient courir... Arya râlait intérieurement, par ce froid, ses jambes seraient sûrement engourdies et l'empêcheraient de courir.
Comment faisaient ces gens ? Comment vivre dans ces conditions ? Les nains buvaient beaucoup de bières. Elle comprenait maintenant mieux pourquoi. Comme le temps ne leur permettait pas de se balader tranquillement, les nains se réfugiaient dans les tavernes où la chaleur et l'ambiance les accueillaient. La bière coulait souvent à flots : ce devait être un moyen de se réchauffer et d'oublier les problèmes de température dans ces contrées. Arya, elle, n'aimait pas particulièrement le goût de l'alcool. Elle pouvait s'en passer.

Les deux rôdeurs arrivèrent au Port de Droknar, essoufflés. Il y avait de l'animation ; les capitaines hurlaient aux marins de lâcher les amarres tandis que d'autres rouspétaient à cause de commandes non arrivées sur leur navire respectif. Soudain un autre cri retentit, mais cette fois-ci, d'une femme, qui semblait furieuse vu le ton employé. Arya et Malekith arrivèrent près de l'endroit où avait éclaté la dispute. Des hommes étaient armés de poignards et se dirigeaient vers une petite femme blonde, vêtue d'habits de couleur cyan. Une lame s'abattit sur elle. Ou plutôt, faillit. Un cercle bleu se dessina autour d'elle, empêchant l'arme de l'atteindre. La femme n'avait rien pour se défendre, elle essayait de repousser ses assaillants par des coups de pieds ou de poings. Qui firent leurs effets. Un des hommes bascula et tomba à l'eau - qui, sans doute, devait être glacée ! -.

Les deux autres hommes reculèrent. Fallait-il attaquer cette femme et peut-être subir l'humiliation de sa vie ou accepter gentiment sa requête ? Ils se consultèrent du regard et ils acquiescèrent : il fallait que ce garnement quitte le bateau ! Ils chargèrent ensemble et prirent au passage des cordes qui reposaient sur le sol. Le plus téméraire utilisa sa corde comme fouet et la lança sur la femme blonde. Elle la gifla. Pendant ce temps, l'autre homme beugla un cri de guerre et prépara sa corde pour lier sa victime. Malheureusement pour lui, c'était trop tard. La moniale avait reformé un bouclier qui empêchait à tout projectile de la toucher. Elle lui sourit avant de reprendre le lasso improvisé et d'essayer de l'arracher à son propriétaire de toutes ses forces.

C'était une erreur. Fatale. Alors qu'elle s'occupait de cet homme, l'autre profita de cette distraction pour lui donner un coup de poing dans le ventre qui la fit s'agenouiller. Il rigola et marmonna une parole à son compagnon que les rôdeurs n'entendirent pas d'où ils étaient. Mais Arya savait qu'il fallait agir. Elle prit son arc et une flèche de son carquois. Elle tira. Une flèche. Une seule flèche. Elle atteignit la main de l'homme qui essayait à nouveau de battre la moniale et la plaqua contre le rebord du navire. Aspen An Niahm en resta ébahie mais fit l'incantation d'un autre sort avant que ses agresseurs reviennent l'attaquer. Le sang coulait de sa main et il hurla de douleur. La flèche avait sans doute touché un nerf. Le marin venait tout juste de regretter d'avoir fait le mauvais choix. Dans sa carrière, il n'avait jamais eu d'ennuis et voilà qu'en un seul jour, il eut plus de soucis qu'en onze ans de métier ! Son camarade l'aida à retirer la flèche - ce qui eut pour effet d'à nouveau entendre son ami souffrir - et ils décidèrent, enfin, de laisser la jeune moniale tranquille. Ils partirent du bateau sans croiser le regard d'Aspen ni celui d'Arya. Quelle humiliation ! Des hommes, battus par des femmes ! Le sexe faible !

Malekith resta immobile. Il était stupéfait. Arya avait touché la main de l'homme à soixante mètres ! Elle avait tiré avec une incroyable précision... Comment était-ce possible ? Une main faisait environ dix centimètres. La distance qu'il y avait entre eux et les marins était beaucoup trop conséquente pour viser et toucher quelque chose de dix centimètres de large ! Arya passa la passerelle en bois et rejoignit Aspen. Elle vit la trace rouge de la corde sur sa joue droite. La moniale vit son regard se poser sur sa blessure et toucha sa joue avec sa main.

- Merci de m'avoir aidé, je suis épuisée d'avoir lancer tous ces enchantements ! Par Dwayna, que les hommes sont bêtes ! dit-elle à Arya.
- Ce n'est rien... J'ai aperçu la scène de loin et j'ai jugé normal de vous aider. Mais au fait, pourquoi vous ont-ils agressé ?
- Parce que les hommes sont des machos, voilà tout ! J'avais besoin de voyager, je devais naviguer et ils m'ont interdit de monter sur le bateau car je suis une femme. Et que les femmes sont interdites sur les bateaux sous prétexte qu'elles ne savent rien faire et qu'elles portent malheur ! Quels menteurs ! En plus, ils posaient leurs regards lubriques sur moi, je le voyais bien ! Alors, j'ai commencé à m'énerver et je leur ai dit que je resterai là... Leurs insultes ont suivi, après un bref moment de paroles courtoises... Quel est votre nom ?
- Arya Rodes. avait répondu simplement Arya.
- Enchantée Arya Rodes ! Je suis Aspen An Niahm, moniale bientôt réputée dans le monde entier !

"Presque pas modeste" pensa aussitôt Arya. Malekith rejoignit les deux femmes. Aspen se méfia lorsqu'il arriva près d'elle. Pour elle, les hommes étaient tous pareils. Que des ivrognes se croyant plus fort que tout le monde ! Malekith lui fit un sourire amical pour mettre la jeune moniale en confiance.

Des personnes arrivèrent près du quai où attendaient les jeunes gens. Elles portaient toutes les trois une cape identique : un fond noir où, au centre, apparaissait un dragon qui séparait d'un côté, le sombre et de l'autre, une partie claire et l'animal légendaire dominait une terre. C'était le symbole du Yin Yang. L'une d'entre elles avait des cheveux de couleur excentrique : verte ! Elle était vêtue d'un accoutrement noir où ressortait par endroits des piques. L'autre femme portait un peu de tissu qui couvrait sa poitrine ainsi qu'une jupe de taille très courte. Tout son corps était tatoué d'étranges symboles. La dernière personne, un homme, était plus âgé que ses compagnes et portait des lunettes. Il avait un long manteau bleu et une aura tournoyait autour de sa tête. Ce devait être un élémentaliste. Arya avait appris à reconnaître les élémentalistes, grâce à cette lumière qui faisait inlassablement le tour de la tête de la personne pratiquant cette profession, depuis que Malekith lui avait raconté l'histoire de Kylan, et plus particulièrement en parlant de sa soeur, elle-même élémentaliste.

Le groupe de la cape représentant le Yin Yang s'inclina devant Aspen An Niahm. Tous en même temps. La moniale les regarda furtivement et sourit.

- Voici mes amis. Je vous présente Lucita Y Aragon, Moona Minsk et Saevel Calaudra. (Puis, elle montra Arya et Malekith du doigt) Et, je vous présente Arya Rodes et... Comment vous appelez-vous ?
- Amekith Naggarond... euh, Malekith Naggarond ! J'ai bafouillé ! dit le jeune rôdeur en s'empourprant.
- Donc voici Arya Rodes et Amekith Naggarond. continua Aspen.
- Non, non, c'est Malekith ! Pas Amekith !
- C'est pareil.

Lucita Y Aragon était la femme aux cheveux verts. C'était... une nécromante ! Peut-être connaissait-elle Dosakaru Toucher Ardent. Elle pouvait peut-être aussi enseigner aux rôdeurs quelques sortilèges de nécromant ou leur apprendre à se défendre en leur expliquant les points faibles de cette profession maudite, selon Arya. Moona Minsk, elle, était femme couverte de signes incompréhensibles. Petite. Très petite. De loin, on aurait dit une gamine de quelques années. Lorsqu'elle se rapprochait, le doute n'était plus permis avec ses formes féminines. C'était aussi une moniale, tout comme Aspen mais elle était encore en formation, d'après ses dires. Elle ne maitrisait pas totalement la magie de la guérison et de la protection ni comment obtenir la Faveur Divine. C'était, entre autres, Aspen qui l'aidait. Saevel Calaudra, lui, était un élémentaliste très efficace et qui était prêt à aider tout le monde. Bien que parfois, il l'avait reconnu lui-même, il préférait s'occuper de son physique qu'aider des personnes en détresse.

- Nous sommes des officiers de la guilde Yin Yang dit Moona Minsk d'une voix très douce. Si vous êtes les amis d'Aspen, vous serez les nôtres aussi.

Les officiers des YY - c'était cette abréviation que les personnes utilisaient parfois pour parler de cette guilde - se réunirent et parlèrent à voix basse. De temps en temps, un d'entre eux levait la tête et regardait Arya et Malekith. Aspen revint et leur parla :

- Je devais voyager avec Lucita, Moona et Saevel car nous devons retrouver notre chef de guilde. Mais, étant donné que vous m'avez d'une certaine manière sauvé la vie, je vous suivrai lors du voyage que vous allez entreprendre et mes compagnons expliqueront à notre chef la raison de mon absence. Car, je suppose que si vous êtes tout deux arrivés au Port de Droknar, c'est pour naviguer !
- Aimes-tu le danger, femme ? dit Malekith en ricanant.
- Ca ne me fait pas peur.
- Peut-être perdras-tu la vie lors de cette odyssée... Toujours pas peur ?
- Non !
- Nous allons aux Îles de Feu pour récupérer la Chair Putréfiée, termina Arya.


Dernière édition par Arya Rodes le Dim 08 Fév 2009, 22:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée...   [Récit] Chasse à la Chair Putréfiée... Icon_minitimeSam 11 Oct 2008, 17:29

Chapitre VIII : Souffrances guerrières

Mayla regardait la mer. Elle scrutait l'arrivée de ses futurs compagnons. Elle caressait son sceptre serti de joyaux qu'elle avait trouvé chez les Kurzicks, dans la Forêt de Jade. Wyren Helhias était derrière elle. Il était en train de retirer sa cotte de mailles et son heaume. Il faisait trop chaud pour garder une armure entière. D'abord pour la transpiration et ensuite à cause du poids considérable des vêtements que portaient ces guerriers. Ceci dit, elle lui conférait une protection optimale sur le champ de bataille. C'était un ami de la ritualiste. Ils se connaissaient depuis tout petits et se taquinaient sans cesse. Pas aujourd'hui. C'était un jour particulier et Mayla Dreighton était très attentive. Très sérieuse. Trop, peut-être. Elle devait se venger.

- Es-tu sûre qu'ils viennent Lala ? posa Wyren, perplexe.
- Oui, les esprits me l'ont dit. Ils seront au nombre de quatre et accosteront aujourd'hui ou demain. Je ne veux pas les rater, ils doivent m'aider !
- Crois-tu que c'est une bonne idée pour...hum... Dosakaru ?
- J'ai été humiliée. Je retrouverai la paix quand je saurai que son âme appartiendra à Grenth ! Au Royaume des Morts !
- Pourquoi ne demandes-tu pas l'aide au Blanc-Manteau ? Tout le monde ici sait qu'ils veulent la Kryte. Et ils sont plus nombreux que tes aventuriers promis par les esprits.
- Les mursaats périront. La Confrérie du Sang les tuera, je les ai vu victorieux dans mes rêves. Les survivants retourneront dans les Cimesfroides du Sud, près des nains de la Forge de Droknar. Mais la guilde se dégradera peu à peu après la mort de Dosakaru Toucher Ardent. L'anarchie prendra place et le Blanc-Manteau aura à nouveau son pouvoir dans toute la Kryte. Ils voueront toujours un culte à leurs dieux invisibles.
- Lala, je ne comprendrai jamais comment tu fais pour voir l'avenir.
- Les esprits Wyren, les esprits. Les esprits des morts me permettent de voir l'avenir, bien qu'il y ait toujours une incertitude. Peut-être que tous ces événements ne se produiront pas. Il faut être très vigilant avec tout ça. Mais mes rêves me confirment tous que la solution est ce groupe d'aventuriers, comme tu dis. Alors je ne laisserai pas cette chance passer. Dosakaru a éveillé en moi une soif de vengeance. Je le tuerai. Ou alors, je me tuerai.

Wyren n'était pas étonné des propos de Mayla. Depuis quelques jours, elle ne parlait que de ça. Elle était souvent en communion avec les esprits, jusqu'à oublier les besoins vitaux des êtres humains : manger et dormir. La ritualiste avait maigri depuis son expulsion de la forteresse Eylinna. Et pas seulement dû au fait qu'elle ne mangeait plus de mets aussi abondants que lors de sa vie d'avant, au château. Avec son bien-aimé.

Ils étaient au Campement des Brasiers ardents, installé non loin d'Eylinna. Au sud plus précisément. C'est là-bas que se trouvait la population téméraire, ayant osé vivre dans les Îles de Feu. Elles étaient réputées dangereuses à cause des nombreux volcans qui s'y trouvaient. En outre, c'est là que les titans étaient enfermés à la Porte de Komalie, scellée grâce à de liens magiques et au sceptre d'Orr. Et maintenant, des mursaats s'y étaient également dirigés. Ces créatures étaient redoutées de tous car selon la légende de la fondation de la Kryte, Saul d'Alessio avait pu repousser des centaines de Charrs grâce à l'aide de trois d'entre eux.

Depuis une semaine, le silence avait refait son apparition. En effet, le reste du temps, on n'entendait plus que l'agonie des hommes, luttant chacun pour leur propre camp. Ou plutôt pour leur propre vie car beaucoup d'entre eux étaient enrôlés de force dans l'armée et espéraient chaque soir de revoir un jour leur famille. Ceux qui mouraient pendant la bataille n'avaient pas le droit à de correctes funérailles. Ils étaient généralement enfoncés dans le sol, au fur et à mesure que des soldats, des machines de guerre ou des monstres passaient dessus. Après le combat, certains pansaient leurs blessures et si celles-ci étaient trop profondes, ils appelaient un moine. Il y avait généralement une cinquantaine de moines pour tous les guerriers mais ce n'était jamais un nombre suffisant et ces malheureux, ayant le don de guérir les autres, dépensaient assez rapidement toute leur énergie. Des moines mouraient donc aussi, souffrant d'asthénie. Des autres combattants avaient plutôt des âmes d'écrivains. L'écriture était un bon exutoire. Et la dernière catégorie préférait se saouler, ne voyant plus aucun espoir. Plus aucun avenir permis.

Cette vie-là était désormais devenue celle de Wyren. Le Blanc-Manteau faisait tout pour recruter un maximum de personnes. Alors qu'il se baladait dans le campement, une troupe d'officiers du Blanc-Manteau le remarqua et courut après lui, comme il était musclé et encore en pleine vitalité grâce à sa jeunesse. Un des hommes, sans doute le chef de ce petit groupe, ou du moins, officieusement, prit la parole et lui suggéra de rejoindre le Blanc-Manteau en vantant des avantages imaginaires. Car, quels avantages pouvait-on avoir en temps de guerre pour un combattant ? Wyren Helhias déclina rapidement leur proposition. Il reçut plusieurs coups de pieds. Ne voulant pas se laisser faire, il dégaina son épée et s'apprêta à l'abattre sur un des guerriers mais elle fut tout à coup paralysée, ainsi que sa main. Le chef de la bande s'avança en ayant un petit rire moqueur. C'était lui qui venait d'utiliser de la magie pour immobiliser Wyren.

- Tu n'es pas original mon garçon ! Voyons donc ! Agir avant de réfléchir... Nous sommes habitués à ce genre de réaction de la part des personnes que nous voulons recruter. Ils essayent tous de nous attaquer, comme s'ils pouvaient battre seul quatre hommes armés, ha ha ! Surtout lorsque l'un d'entre eux connaît quelques sorts de magie... Nous infligeons un châtiment pour ce genre de personnes. Comme toi, en fait. Tu aimes être marqué au fer rouge ?

Il sentait encore la douleur, même deux jours après. Il n'avait pas encore parlé de sa rencontre avec le Blanc-Manteau à Mayla et pourtant, elle l'apprendrait un jour où l'autre car il serait bien obligé de la quitter pour la bataille. De toute façon, maintenant, il leur appartenait à cause de sa marque rouge située près de l'épaule. Mayla ne l'avait pas encore remarqué puisque les ritualistes devaient obligatoirement mettre leur bandeau pour la communion. Ne plus voir le monde extérieur facilite la connexion avec l'autre monde. Mais Wyren devait se comporter comme avant, dans sa façon de penser et de parler pour que la jeune ritualiste ne se doute un maximum de rien.

Le chef du petit groupe lui avait également lancé un maléfice de telle sorte que s'il désobéissait, il pouvait rapidement être puni comme il se devait en recevant une décharge de douleur à l'endroit où le fer avait été appuyé. Bref, il était devenu un esclave. Le seul moyen d'être libéré de ces salauds était de trouver un moine qui annulerait les effets de son maléfice et qui pourrait, par la même occasion, effacer la trace et les hématomes que lui ont laissé les guerriers du Blanc-Manteau.

Une chose revint à sa mémoire. Le groupe de jeunes gens qu'attendait Mayla comportait une moniale.
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